Les rêves échoués, de Carine Joaquim

L’adolescence dure toute une vie, enfouie plus ou moins habilement sous les codes et les habitudes de la vie d’adulte.

L’adolescent que je suis donc depuis plusieurs décennies, a été bouleversé, touché en plein cœur, au plus profond, par ce livre magnifique.

Le résumé

A quatorze ans, Clarisse est considérée comme une adolescente difficile. L’étiquette dissimule les angoisses de sa mère, l’indifférence de son père, des difficultés scolaires de moins en moins surmontables. Clarisse hait son quotidien, voudrait fuir loin de tout et de tous, gagner une liberté à la hauteur de ses rêves. Un jour, au lieu d’aller au collège, elle part. Au cours de sa fugue, sa route croise celle de Tony, jeune homme sensible et mystérieux qui la prend sous son aile. Sur les côtes paradisiaques et ensoleillées du Portugal, ils se découvrent, s’apprivoisent et vivent au jour le jour. Mais les doux rêves sont fragiles et la réalité menace de les rattraper, bien plus tortueuse et tenace que leur idylle. Jusqu’où devront-ils aller pour fuir un monde qui les condamne ?

Avec ce second roman, Carine Joaquim nous fait vibrer au cours du voyage initiatique de deux jeunes épris de liberté, prêts à tout pour défendre la pureté de leurs émotions, malgré les doutes qui s’immiscent, les corps qui les trahissent. Les rêves échoués est l’intense épopée d’une adolescence à fleur de peau.

Ce que j’en dis …

Il est rare que je sois bousculé à ce point. Émerveillé et remué jusqu’au fondement de mon être, jusqu’à en verser quelques larmes.

Le plus souvent, les livres me vont à l’esprit, m’enseignent, m’apprennent, me font comprendre, m’amènent à me poser des questions. Comme si j’étais un intellectuel quinquagénaire …

Ce n’est pas l’effet qu’ont produit Les rêves échoués. Ce livre n’a pas parlé à mon intelligence mais à mes sentiments, plus difficilement accessibles, moins souvent sollicités par la littérature.

Pendant ces quelques magnifiques pages voluptueusement parcourues, je me suis retrouvé en compagnie de mes quinze ans, j’ai redécouvert mes idéaux d’adolescent, cette sublime blessure causée par l’incompréhension du monde, le jugement sans appel de tout et de tous.

Parce qu’être adolescent c’est avoir cette superbe prétention de vouloir tailler le monde à sa mesure, et s’il s’y refuse nous sommes prêts à abandonner l’ignoble ouvrage pour nous contenter de découvrir l’inconnu, avides de ressentir, désireux d’apprendre à aimer mieux que ne le firent nos prédécesseurs.

Si le chemin parfois tortueux de la vie nous permet de rencontrer un complice dans cette merveilleuse aventure, tout devient alors possible et plus rien ne nous fait défaut.

Seuls faces au monde, parés au combat, nous entretenons ce fol espoir de remporter une victoire écrasante.

Mais l’ennemi finit presque toujours par nous terrasser.

Les adultes que nous sommes sont peut-être uniquement des adolescents vaincus …

Les rêves échoués m’a mille fois ému. De la première à la dernière page, sans discontinuer.

Le premier choc, lorsque j’ouvris le livre fut cette superbe dédicace, cette écriture à la plume, cette élégante calligraphie que je reçus comme un présent de valeur.

Je n’ai pas pour habitude d’afficher ces messages adressés d’un(e) auteur(e) à un(e) lecteur(trice) qui tiennent de l’intime, mais la beauté de celle-ci demande à être perçue par l’image, car ma misérable prose ne saura jamais dire sa subtilité.

Bonne lecture.

Effectivement. Mais c’est un doux euphémisme.

Le beauté du texte est à l’image de la calligraphie. Soignée, audacieuse et finement travaillée, capable de s’affirmer sans prétention mais aussi sans retenue.

L’histoire est insoutenable belle triste joyeuse enjouée puissante et vraie.

Merci Carine Joaquim pour ces inoubliables Rêves échoués.

Les rêves échoués de Carine Joaquim est édité par

La Manufacture de livres.

Ce beau livre broché de 222 pages est vendu 18,90€.

Date de parution : Le 2 juin 2022

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