L’aventure du Prince Atman, de Sabrina Bezzah

Le fait de m’être inscrit en qualité de chroniqueur sur la plateforme SimPlement il y a déjà quelques mois de cela m’a donné l’occasion de découvrir d’un peu plus près le monde de l’autoédition amazonienne.

Ma dernière découverte en date est L’aventure du prince Atman, de Sabrina Bezzah.

Le résumé

Atman, le fils cadet du roi Omra du royaume d’El Ricaba est un jeune homme turbulent. Un sortilège le contraint à fuir son royaume pour un exil de sept longues années. Après la traversée d’un désert aride et inhospitalier, il rencontre Malaqui un esprit protecteur et bienveillant, qui veillera sur lui. Celui-ci l’avertit :

« Seule la témérité aura raison de toi, mon garçon. Accepte l’eau que je t’offre. L’énergie que tu mets pour retrouver ton chemin affaiblit ton être. Accepte ton sort. Cesse de lui tourner le dos. »

Le destin guide le jeune Atman vers El Acabir, un royaume qui resplendissait autrefois de beauté, mais désormais gouverné par un roi faible et un conseiller fourbe. Condamné à dissimuler son identité par le sort qui le frappe, le prince Atman devient un pauvre parmi les pauvres. Rencontres inédites et épreuves seront mises sur son chemin, titillant sa loyauté, son bon sens, et son cœur. Il devra redoubler de bravoure pour affronter cruautés, rivalités et ambitions au sein du royaume.

Grandir et de vivre en accord avec ses valeurs est un chemin tortueux. Les difficultés rencontrées par le prince Atman lui permettront-elles de se révéler et de devenir celui qu’il est ?

Ce que j’en dis …

C’est le quinzième bouquin autoédité que je lis dans le semestre et je ne sais pas pourquoi ce livre en particulier me rend particulièrement sensible à cette démarche alternative à l’édition traditionnelle qui consiste à publier son livre via Amazon.

Jusqu’alors, j’avais toujours considéré que cette possibilité menait à un sous-produit de la littérature, produisant certes quelques rarissimes pépites, mais loin d’égaler la qualité de la voie usuelle.

Je continue à le penser mais L’aventure du prince Atman de Sabrina Bezzah m’a ouvert les yeux sur une autre réalité : même si je suppose que l’altruisme et la bienveillance ne sont pas au cœur du projet, Amazon offre une réelle possibilité à de nombreuses personnes d’exister en tant qu’auteurs, en tant qu’autrices, alors que dans le circuit traditionnel, les places sont rares.

Ainsi, il me semble évident que ce livre aurait du mal à exister dans le monde de l’édition traditionnelle, du moins sous sa forme actuelle. Mais il en ressort une incroyable envie d’écrire à laquelle – je ne sais pas pourquoi – j’ai été vraiment sensible.

L’aventure du prince Atman est un conte. Sabrina Bezzah raconte donc une histoire. Elle n’écrit pas à la manière d’une romancière qui suivrait la règle fondamentale : « Show, Don’t tell. » Au contraire.

Son style est paradoxalement enfantin tout en cherchant à être soutenu. Ou l’inverse. Je ne peux pas dire qu’il m’a plu. Mais cela confère cependant à la plume de l’autrice une identité spécifique, une véritable signature.

L’histoire par elle-même est typique : un prince qui ne possède pas les qualités requises pour être un bon dirigeant va connaître une série d’épreuves qui vont lui ouvrir les yeux sur la condition populaire et lui permettre de devenir compatissant et juste, faisant de lui un futur souverain bienveillant.

Certains auteurs, pour ne pas dire autrices, m’ont reproché d’avoir donné à propos de leur livre un avis subjectif. Elles auraient préféré avoir un avis objectif. (En vérité, je pense qu’elles auraient surtout préféré avoir un avis positif). Mais un livre, un récit, n’est pas un objet de consommation comme un congélateur ou un ouvre-boîte dont on peut dire ou pas qu’il remplit les fonctions pour lesquelles il a été mis sur le marché. Un congélateur doit permettre de conserver des produits à très basse température sans les détériorer et un ouvre-boîte doit ouvrir des boîtes correctement.

Mais quelle est la fonction d’un livre ? Qu’attend-on de sa lecture ? Tous les lecteurs ont-ils les mêmes attentes ?

Pour résumer ma question : peut-on réellement donner au sujet d’un livre (ou de toute forme de création artistique) un avis purement objectif ?

N’hésitez pas à donner votre avis sur la question dans les commentaires, j’aimerais savoir ce que vous en pensez. Mais pour en revenir à L’aventure du prince Atman, sans être parvenue à me plaire tout à fait avec ce conte, Sabrina Bezzah m’a plu dans la puissance de son désir d’écrire et d’offrir à ses lecteurs un contenu sincère, véhiculant des valeurs nobles et je salue sa démarche.

Mon avis n’est pas un avis de référence, il est le simple avis d’un lecteur.

Mais en définitive, je suis satisfait de savoir que Sabrina Bezzah existe en tant qu’autrice et que L’aventure du prince Atman permettra à des lecteurs à partir de onze ans, comme le suggère la créatrice, de prendre plaisir dans ce livre et ceux qui suivront.

L’aventure du prince Atman, de Sabrina Bezzah est disponible sur Amazon.

Le livre broché de 220 pages est vendu 12€.

4 commentaires

  1. Une écriture objective ? Que l’on commette une analyse, que l’on se fende d’un essai ou que l’on propose une critique, notre plume empruntera à notre sensibilité. Je n’imagine pas qu’il en puisse aller autrement….

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  2. Bonjour, Christophe,

    Je vous remercie pour votre chronique, et suis vraiment contente d’avoir croisé votre chemin. J’ai été sensible à toutes vos chroniques sur simplement.pro et c’est sur ce ressenti que je vous ai contacté. Je n’attends pas que l’on aime mon histoire ou mon écriture, mais l’avis sincère du lecteur. Et c’est ce que vous m’offrez. J’aime beaucoup votre travail, et je vous tire mon chapeau. Ce n’est pas évident de faire une critique, surtout si on n’a pas aimé l’histoire. Christophe, vous avez cette sincérité qui n’est pas là pour blesser ou dire des banalités. Votre sincérité fait de vous un critique littéraire de qualité, très professionnel. Alors, merci, Christophe ! Amicalement Sabrina.

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    • Merci beaucoup Sabrina pour ces gentils mots.
      Je ne suis qu’un modeste amateur en vérité mais je sais que la production d’un livre en autoédition constitue une charge de travail conséquente.
      Or, l’adage prétend que tout travail mérite salaire, et le salaire minimum est le respect de l’auteur ou de l’autrice pourvu qu’il soit réciproque.
      Je vous souhaite le meilleur pour ce livre et les suivants.
      Sincèrement.

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