Paula Hawkins avait conquis le monde du polar avec la sortie de son premier roman paru en 2015 chez Sonatine, La fille du train, qui s’est vendu à plus de 22 millions d’exemplaires !
Pas mal pour un premier roman.
Après Au fond de l’eau paru chez le même éditeur en 2017, elle revient avec un troisième roman d’abord paru également chez Sonatine en 2021 et qui sort actuellement en version poche chez Pocket : Celle qui brûle.

Le résumé
Il suffit souvent d’une étincelle pour raviver un feu mal éteint…
Qui, cette nuit-là s’est faufilé sur sa péniche ?
Qui a tué, et pour quelle raison, le jeune Daniel Sutherland ?
Miriam, la voisine qui a découvert le corps ? Laura, avec qui il a passé sa dernière nuit ? Sa tante Carla, avec laquelle il entretenait des rapports ambigus ?
Elles ne se connaissent pas, mais ont un point commun : chacune a été victime d’une injustice qui a gâché sa vie. Chacune couve une colère qui ne demande qu’à exploser. Mais une seule a brûlé, au point de tout consumer.
Ce que j’en dis …
Je tiens d’abord à remercier Pocket et BePolar qui m’ont confié la lecture de Celle qui brûle.
Je ne fais pas partie des 22 millions de lecteurs a avoir lu La fille du train, ni même à avoir vu son adaptation cinématographique. Autant dire que je ne connaissais pas Paula Hawkins avant de la découvrir par le biais de ce troisième roman policier.
Avant sa sortie chez Pocket, Celle qui brûle a déjà cassé la baraque chez Sonatine.
Quelles sont les raisons d’un tel succès ?
Objectivement, il y a cette réalité grégaire de l’effet best-seller : si tout le monde achète un bouquin c’est qu’il est forcément bien. Mais est-ce le cas ?
Difficile en effet de dire du mal de Paula Hawkins.
J’imagine pourtant la grosse pression que constitue un premier roman vendu à plus de vingt millions d’exemplaires.
Mais l’autrice ne cède ni à la pression ni à la facilité en nous proposant une intrigue d’une grande complexité tout en faisant preuve d’une belle autodérision.
Ainsi lorsqu’un personnage du roman lit un certain roman policier écrit par un autre personnage, on dirait qu’elle lui prête sa voix pour faire une sorte d’autocritique pleine d’humour:
Irene leva les yeux au ciel – elle avait lu le roman lorsqu’il était sorti et l’avait trouvé particulièrement mauvais ; son avis n’avait pas changé. De retour dans son fauteuil, elle ouvrit le livre, tourna les pages en quête du passage dont elle était sûre de se souvenir : une histoire de chanson, des bribes de paroles… C’était là, quelque part, mais tellement difficile à trouver dans ce roman qui sautait sans cesse du coq à l’âne, où on changeait de point de vue à tout bout de champ pour passer de celui de la victime à celui du criminel, sans aucune attention pour la chronologie. Très déroutant et , de l’avis d’Irene, très agaçant. Elle se souvenait de la fois où elle avait entendu à la radio Myerson (dont l’identité avait fini par être dévoilée) défendre son roman en expliquant qu’il avait voulu explorer les notions de culpabilité et de responsabilité, se jouer des préjugés des lecteurs, de genre d’inepties. Expérimenter pour expérimenter, à quoi cela rimait-il ? De l’avis d’Irene, rien ne valait les romans policiers traditionnels, où le bien triomphait du mal. Et tant pis si dans la réalité les choses se passaient rarement ainsi !)
Si, comme Irene, vous avez en aversion les romans policiers alambiqués dans lesquels le lecteur est tourné en bourrique, il n’est pas certain que vous aimerez Celle qui brûle, mais vous pouvez quand même essayer.
En revanche, si vous appréciez les structures complexes, vous allez certainement vous régaler.
Par ailleurs chaque personnage principal est porteur d’une histoire fournie et intéressante, ce qui fait de ce roman une proposition de mise en abîme multiple et divertissante.
Au vu de la richesse de ce bouquin, je vous conseille vivement de le lire dans un délai très bref afin de vous immerger pleinement. D’une traite serait idéal.
Celle qui brûle, de Paula Hawkins est publié par Pocket.
Le livre de poche de 415 pages est vendu 8,30€.