Cinquante-deux reflets, de Pierre Thiry 

J’avais eu l’occasion de découvrir Pierre Thiry sur la plateforme SimPlement ou il proposait Valse froide.

Lorsqu’il m’a proposé 52 reflets, j’ai donc accepté sa proposition avec plaisir.

Puis lorsque j’ai parlé de l’ouvrage en question à Alsacedoller, son enthousiasme fut tel que je décidai de lui confier ce recueil de poésie.

C’est donc elle qui signera cette chronique littéraire.

Christophe Gelé

Le résumé

Dans ce livre, dialoguent des structures, des décors, des actions, des personnages. Ce recueil est donc une scène où se succèdent quatre mouvements ou plutôt quatre chapitres intitulés Miroitements (1), Décors (2), Danses et rythmes (3), Aux risques du vent (4). Miroitements est ici à comprendre comme l’impression générale laissée sur la rétine de l’oeil, ou comme un rassemblement de divers tableaux enregistrés par la surface sensible d’un papier photographique. Ici, c’est la forme textuelle du « triple triolet » qui joue le rôle de support. Le premier chapitre de ce recueil est à lire comme une matière de structures de fictions à développer, à penser ou à rêver. Décors (2) est à entendre comme une réserve de lieux, d’accessoires, de paysages, de fonds d’image, d’espaces. Le deuxième chapitre vise à offrir de nouvelles scènes de tournages à l’imagination du lecteur. Les deux derniers chapitres offrent quant à eux un répertoire d’actions et une galerie de personnages. Ce livre est aussi un recueil de poésie. Il se rythme avec cette antique et belle question: Qu’est-ce que la poésie ?  Une cadence de triple triolet traverse l’ensemble de ces pages. À chaque lecture d’apporter la substance d’une voix nouvelle à cette matière textuelle. La préface de ce recueil a été rédigée par Christian Robert, auteur de fables et de nouvelles, ancien professeur de lettres et coauteur (sous le pseudonyme de Robert Vincent) de plus d’une dizaine de romans policiers déjantés.

Ce que j’en dis …

Me voilà un peu intimidée face à ce recueil de poésie de Pierre Thiry dont je découvre l’œuvre. Véritable virtuose du maniement des mots, dont la musicalité frappe dès les premiers vers, de sorte que les déclamer à voix haute rend l’exercice quasi jubilatoire et la règle du triple triolet que s’est imposée l’auteur dans « Cinquante-deux reflets » n’y est pas étrangère !

Dans sa préface, Christian Robert qualifie l’auteur de ménestrel et de jongleur de mots et on ne peut que souscrire à ses propos. D’ailleurs cette allusion à la période médiévale, on la ressent en filigrane en laissant libre cours à son imagination. En lisant  » l’art se parfume » dans le chapitre 3, m’est venue en mémoire une chanson d’un autre esthète du langage qu’est Françis Cabrel dans son dernier album où il évoque ceux qu’il appelle les rockstars du Moyen Age…

Devant tant d’érudition mais aussi de liberté, on ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec Raymond Queneau et j’avoue avoir plus d’une fois consulté mon dictionnaire où j’ai appris grâce à « Je suis sociologue« , oui c’est le titre d’un poème, qui était Emile Durkheim mais aussi la signification d’une synecdoque…

Bizarrement mais peut-être pas tant que ça, c’est encore à la chanson que me fait penser  » Faut-il brosser la virgule ? », poème au titre énigmatique…Pour le coup, voilà qu’un air de Boby Lapointe me trotte dans la tête et je profite de cette chronique pour rappeler à quel point, tout comme Pierre Thiry, ce funambule du langage excellait dans l’art du détournement du sens des mots et dans l’usage des homonymes et autres calembours ! Et que dire de cette ode aux mots dans  » Raturés silencieux » ou dans « Des mots qui rusent » quand parfois on peine à trouver comment les employer ou les servir au mieux…

Pierre Thiry nous invite dans ces quatre chapitres de Cinquante-deux reflets à faire la part belle à l’imaginaire et nous y parvenons sans mal !

Autant la structure de chaque poème obéit à une construction, celle du triolet, tout comme les règles de composition en musique. Et là me revient à l’esprit un ouvrage de Pascal Dusapin : Une musique en train de se faire. Pour autant, nul effort à fournir pour laisser la poésie nous faire voyager car, à l’instar du poète, « la poésie du large émeut les vagues ».

52 reflets, de Pierre Thiry est édité par BoD.
Le livre broché de 130 pages est vendu 10 € tout rond.
Paru le 28 octobre 2022.

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