Everything Everywhere All At Once

Sortie en salle le 31 août 2022 – réalisé par Dan Kwan et Daniel Scheinert (Les Daniels)

Encensé, tant par la presse spécialisée que par les spectateurs, Everything Everywhere All At Once était une promesse de film remarquable. Remis sur le devant de la scène par la cérémonie approchante des Oscars, je me suis laissé tenter. Je vous livre mon avis après un résumé.

Tout, Partout, tout à la fois: nan mais c’est quoi ce titre?

Un résumé

« Evelyn Wang tient une laverie avec son mari, Waymond qui veut divorcer. Evelyn est à bout. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’Alpha Waymond. Ce dernier est une version alternative de Waymond. Il lui explique que de nombreux univers parallèles existent, car chaque choix fait engendre la création d’un nouvel univers. Les habitants de l’Alphaverse ont ainsi développé une technologie permettant d’accéder aux compétences, aux souvenirs et au corps de leurs homologues de l’univers parallèle. »

Mon avis

Comme le résumé le laisse à penser, Everything Everywhere all at once est un film à multivers. Pour beaucoup d’entre nous, cette notion est déjà connue, car introduite dans des films à gros budget comme les productions Marvel. Si tel n’est pas le cas, alors Everything est une magnifique porte d’entrée à ce concept. L’idée séduit et permet une grande créativité, ouvrant au maximum le champ des possibles. Mais cette grande liberté peut vite devenir ingérable, rendant incompréhensible un excellent scénario.

Everything Everywhere all at once ne tombe pas dans ce piège. S’il semble partir dans toute les directions – ce qui n’est pas faux – c’est pour mieux nous rattraper par la suite. Ainsi le voyage à travers les multiples variations de l’univers sont à la fois très divertissants et riches de sens. Le rythme est soutenu et notre intérêt ne cesse d’être stimulé par l’intervention de nouveaux personnages, de scènes d’action époustouflantes, de combats chorégraphiés apportant aussi leur touche d’humour de manière inattendue, ou de quelques dialogues venant distiller des indices sur la finalité de tout ce cirque magnifiquement orchestré. Je crois pouvoir dire sans exagération que je n’ai jamais assisté à une telle proposition artistique au cinéma, et c’est prodigieux !

« C’est moi, ou ça part en vrille total là? »

Il est intéressant de noter que le film est aussi produit par les frères Russo, en charge de la réalisation des films Avengers Infinity War et End Game. Le second étant entré dans l’histoire du box-office mondial (2,798 milliards USD), avec une production de 356 millions USD. Par comparaison, Everything fait office de Petit Poucet avec un budget de 14,3 à 25 millions de dollars, et 107,4 millions de dollars au box-office.

C’est très intéressant au vu des qualités remarquables des effets spéciaux, certainement moins branchés numériques, mais qui ne déméritent absolument pas.

L’histoire

Souhaitant conserver au maximum votre intérêt pour l’intrigue et le message, je n’entrerai pas trop dans les détails, me concentrant sur l’effet procuré.

L’exposition s’installe bien, et puis arrive l’élément déclencheur. A partir de là, il semble que tout parte en cacahuète. Cet effet laissant échapper des rires d’incompréhension, mêlé d’émerveillement, devant un spectacle aussi absurdement complexe et génial. Mais les éléments s’alignent peu à peu pour dévoiler un message hyper touchant et profond sur .. quelque chose..

Attention, je crois important de souligner que ce film ne conviendra pas à tous les publics. Quelques scènes ont déclenché de vrais malaises chez moi. Me reviennent en mémoire les effets sonores, insistants de manière inattendues sur la violence d’un choc ou d’une coupure. L’un des principes fort du film est de jouer sur la surprise ou l’absurdité de certaines actions. Si l’objectif est bien entendu d’amener une dose d’humour décalé, je n’ai pas toujours adhéré à celui-ci de ce fait. Mais dans la majorité des cas, ça marche du tonnerre, offrant des scènes d’une étonnante dualité, entre émotion et bizarrerie.

Attention, qu’il a dit le monsieur

Les scènes de combats sont remarquablement chorégraphiées et filmées. On en prend plein les yeux! C’est une transition parfaite pour évoquer les quelques similitudes qui existent avec une saga de SF très appréciée pour ses combats typés art martial : Matrix. Si la comparaison peut paraitre trop évidente pour être appuyée, je répondrais qu’il ne s’agit pas uniquement de cet aspect mais d’une sensation générale. La notion d’élu, la complexité du récit et sa portée émotionnelle, à mi-chemin entre psychologie et philosophie. Une scène en particulier semble être un immense clin d’œil, lorsqu’Evelyn stoppe une multitude de balles en plein vol.

Tu veux ma photo banane ?

En conclusion

Everything, Everywhere all at once est une incroyable pépite, mais n’est peut-être pas adaptée à tous les publics. Bien que ce film garde une grande part de ludique et d’humour, sa complexité, ses visuels et son message psycho-philosophique le rendent exigeant et demandent de prendre un certain recul.

D’ailleurs, sans trop en dire, je tiens à préciser que je ne partage pas certaines pensées philosophiques présentées de manière plus ou moins verbales: total tolérance ou admettre qu’absolument rien n’a d’importance. Si je crois comprendre l’intention louable qui se cache derrière, je me garde toutefois d’adhérer à celles-ci.

Le film est disponible à la location numérique via différentes plateformes à partir de 3,99€.

A bientôt pour un prochain article.

Cinéphilement votre

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