La porte d’ivoire, de Serge Brussolo

Les lecteurs de Serge Brussolo se classent en deux catégories principales : ceux qui découvrent l’auteur au hasard d’une lecture, et ceux qui le connaissent et s’empressent de lire n’importe quel ouvrage de l’auteur qui va passer sous leurs yeux.

Je fais indéniablement partie de la seconde catégorie. Je ne me vanterai certes probablement jamais d’avoir lu l’intégralité de son oeuvre mais il n’empêche que je le lis depuis mon adolescence et qu’il me procure un plaisir sans cesse renouvelé.

La porte d’ivoire ne fait pas exception à la règle. Ce roman oublié aux éditions du masque en 2018 a reçu le prix du roman d’aventures.

La quatrième de couverture

Un vieux fou milliardaire, parti en expédition au coeur du Congo, a disparu. Sa fille met tout en oeuvre pour le retrouver et fait appel aux compétences de Tracy, ancienne infirmère militaire, de Russel, tireur hors-pair aux faux airs de Clark Gable, et de Diolo, fin connaisseur de la jungle. Une mission hautement périlleuse et grassement rémunérée que nos trois héros acceptent non sans trembler. La plume délirante de Serge Brussolo nous emporte alors dans un univers complètement déjanté, dans lequel on rencontre un éléphant meurtrier, un acteur hollywoodien psychopathe, des pygmées cannibales, des missionnaires radicaux … Mais aussi et surtout la jungle congolaise, sublime et terrifiante, fascinante et dangereuse. Une jungle qui avale tout, pour toujours. Y entrer, c’est plonger dans l’oubli.

Ce que j’en dis …

Pour ceux qui auraient tendance à penser que le résumé de la quatrième de couverture est hallucinant, je tiens à préciser qu’il ne mentionne pas les hordes de chimpanzés tueurs, les sites néo-nazis congolais au coeur de la jungle, ni la remontée de l’amazonie en sous-marin …

Pour autant, ce roman de Serge Brussolo m’a semblé particulièrement construit. Je m’explique :

Bien souvent, les histoires de l’auteur partent rapidement dans tous les sens, changent de direction, voire d’intrigue, un récit secondaire devient le récit principal et quand on arrive à la fin du livre il est quasiment impossible de se souvenir comment il avait commencé. Mais ce n’est pas un probème, c’est un peu une marque distinctive et les fidèles apprécient.

Mais parfois, et c’est le cas dans La porte d’ivoire, on a le sentiment que Serge Brussolo s’est gentiment attaché à respecter son plan, s’astreignant sans doute à une certaine forme d’auto-discipline. Et le résultat est très intéressant. Cela donne un livre qu’on peut raconter, se remémorer, sur lequel on peut revenir en pensée, autre chose que les feux d’artifices littéraires qu’il nous offre souvent.

De là à dire qu’il s’agit d’un ouvrage sérieux, évidemment non, mais c’est un vrai récit d’aventures qui prend le temps d’attendre le lecteur et ça fait du bien. Avec toute la folie qui caractérise ses récits, certes, mais on ne s’en lasse pas.

La porte d’ivoire, de Serge Brussolo, aux éditions du masque

Format poche de 376 pages, 8,20€

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