Habemus piratam, de Pierre Raufast

Depuis La Fractale des raviolis, Pierre Raufast ne cesse de nous régaler d’une littérature inclassifiable mais terriblement envoutante.

Son nouveau roman, Habemus Piratam édité par Aux Forges de Vulcain, qui parait demain en librairie, ne fait pas exception à la règle.

Le résumé,

Francis est curé dans une commune rurale où règne un calme absolu.

Dans son confessionnal, il écoute des villageoises qui avouent avoir triché au scrabble ou abandonné une culotte dans un pré. Rien de sulfureux.
Jusqu’à ce jour où un inconnu vient à confesse pour lui avouer avoir enfreint les Dix Commandements dans le cadre de son activité de cybercriminel.

Voilà qui éveille son imagination. Mais lorsqu’il rentre chez lui après sa journée sacerdotale, il se rue sur son ordinateur afin de vérifier les histoires abracadabrantes que lui narre ce mystérieux visiteur qu’il ne parvient même pas à entrevoir dans l’église, tel un fantôme.

Chaque histoire, aussi rocambolesque soit-elle, est systématiquement véridique.

Francis se met bientôt à s’attacher à ce pécheur hors du commun et il s’intéresse à lui, guette sa prochaine confession avec de plus en plus d’impatience.

Mais il n’est pas le seul à s’intéresser au cybercriminel repentant. Le curé ne se doute pas que son ordinateur est surveillé et que la situation risque de prendre rapidement des proportions inimaginables.

Ce que j’en dis …

Le livre commence tout en douceur, on a vraiment le sentiment d’être dans une œuvre de littérature générale habituelle.

Mais cela vire rapidement au roman noir. La tranquillité paroissiale s’en est allée pour céder la place à la noirceur de faits de cybercriminalité inquiétants de réalisme. Entre fable new-tech, roman noir et roman d’espionnage, on renonce vite à coller une étiquette sur le bouquin. Ce qui serait dommage étant donné la magnifique couverture dont il est pourvu.

Puis Pierre Raufast, à l’instar de son pécheur repentant, multiplie les fausses pistes et les manipulations habiles pour brinquebaler le lecteur dans un maelstrom merveilleusement agréable qui nous fait rapidement regretter de devoir bientôt quitter le manège.

J’ai beaucoup apprécié l’humour pince-sans-rire de l’auteur et sa prodigalité d’anecdotes, ce qui faisait déjà le charme, à mon sens, de La fractale des raviolis.

Cependant, Habemus piratam est pourvu d’un caractère truculent, voire carrément inquiétant parfois. D’ailleurs, la postface de l’auteur est de nature à faire froid dans le dos à quiconque possède et utilise un ordinateur au quotidien.

Ce qui est probablement ton cas…

Cette œuvre de fiction ajoute au simple bonheur du moment de lecture une savante mise en garde sur les risques de l’activité numérique et je ne puis que le recommander à plus d’un titre.

Ajoutons pour convaincre tout à fait le potentiel lecteur qui hésiterait encore un peu, inutilement, que Pierre Raufast, en plus d’être un écrivain original et talentueux, travaille … dans la cybersécurité.

Habemus piratam, de Pierre Raufast est édité par Aux Forges de Vulcain.

Un libre broché de 227, avec des rabats délicieux, vendu 20€.

Date de parution prévue : 11 février 2022.

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