Le goût du mépris, d’ Evelyne Ballanfat

L’essai n’est pas un genre littéraire populaire et c’est bien dommage parce qu’il possède ce pouvoir de mettre en valeur et de montrer du doigt. Il invite à se pencher sur, à réfléchir.

Ici, Evelyne Ballanfat examine le mépris sous toutes ses formes ou presque, nous fait découvrir de plus près ce poison qui nous intoxique, alors que nous le répandons nous-même bien souvent sans en avoir conscience.

Le goût du mépris d’Evelyne Ballanfat

Le résumé

Qui, parmi nous, n’a pas fait, à un moment quelconque de son existence, l’expérience du mépris ?

A partir de situations vécues et de témoignages confiés dans la force de leur vérité, cet essai propose des tableaux de la vie courante dans lesquels le langage révèle le pouvoir blessant du mépris.

Mots ou expressions pris dans la banalité du quotidien : « gens de peu », « moins que rien » et autres « invisibles », ou phrases cinglantes que l’on n’a pas vu venir, sont autant de flèches décochées dans la sphère professionnelle, l’entourage social ou le huis clos familial.

Pourquoi traiter d’un thème qui ravive souffrance ou colère ? Savoir que nous ne sommes pas seuls à avoir éprouvé un sentiment d’humiliation, que nous risquons d’en faire l’expérience dans tout milieu, qu’il inflige une blessure dont le poison est lent à partir, c’est déjà le premier pas vers la prise de conscience pour s’en libérer.

Il n’existe pas de réponse unique pour évacuer un tel sentiment, mais ce texte souhaite donner des mots pour partager des épisodes douloureux, en rire parfois, afin de puiser dans l’affront subi la force insoupçonnée de conjurer le mépris er en ressortir grandi.

Ce que j’en dis…

Cela peut sembler paradoxal concernant ce genre de livre mais ce qui m’a le plus enthousiasmé au premier abord c’est la sublime précision du vocabulaire. Chaque mot pèse son juste poids, Evelyne Ballanfat est indéniablement une amoureuse de la langue et elle puise avec soin dans un lexique d’une singulière richesse.

Mais cela n’est certainement pas le but recherché : son enthousiasme pour le sujet, son engagement dans le combat contre le mépris est perceptible à chaque page du livre.

Elle dénonce avec clairvoyance le mépris au quotidien : la réflexion gratuitement méchante d’un petit chef condescendant, le racisme institutionnel et ses façons d’être, la différence de classes, et d’autres contextes dans lesquels on se reconnait en tant que victime, ou parfois, à notre surprise et à notre honte, en tant qu’agresseur.

La vie et la mort sont au pouvoir de la langue.

Ce n’est pas moi qui le dit, ni l’auteure de l’essai, mais le sage roi Salomon (Proverbes 18 : 21).

Ainsi le problème ne date pas d’hier mais il convient d’y prêter attention. D’une part pour cesser de se victimiser, comprendre que l’on a le droit de se défendre et que l’humour est une arme redoutable. D’autre part pour commencer à faire attention à ce qu’on dit et plus encore à ce qui sera entendu.

La communication ne consiste pas à parler mais à savoir se faire comprendre.

Pour finir, je souhaite saluer l’humour so british d’Evelyne Ballanfat qui m’a souvent fait sourire malgré tout le sérieux de son propos.

Le goût du mépris, d’Evelyne Ballanfat est publié aux éditions de L’Alchimiste.

Le livre broché de 180 pages est vendu 19€.

L’ebook coûte 9,99€.

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