Une saison pour les ombres, de Roger Jon Ellory

Chaque nouveau roman de R. J. Ellory est une promesse tenue, un moment de plaisir garanti et la certitude de découvrir une histoire enivrante et terriblement intéressante.

Une saison pour les ombres n’a pas rompu ce cercle satisfaisant que l’auteur entretient depuis des décennies.

Le résumé

Nord-est du Canada, 1972. Dans cette région glaciale, balayée par les vents, où l’hiver dure huit mois, la petite communauté de Jasperville survit grâce au travail dans les mines d’acier. Les conditions de vie y sont difficiles. Au-delà du village, il n’y a rien. Juste une nature hostile, quelques ours, des loups. Aussi quand le corps d’une adolescente du village est découvert aux abords de la forêt, la gravité des blessures laisse supposer qu’elle a été victime d’une bête sauvage. Ce sera en tout cas la version officielle. Et tout le monde prie pour qu’elle soit vraie. Mais, quelques temps plus tard, le corps d’une autre jeune fille est retrouvé.

Montréal, 2011. Le passé que Jack Deveraux croyait avoir laissé derrière lui le frappe de plein fouet lorsqu’il reçoit un appel de Jasperville. Son jeune frère, Calvis, est en garde-à-vue pour tentative de meurtre. De retour sur les lieux de cette enfance, qu’il a tout fait pour oublier, Jack découvre qu’au fil des années, l’assassin a continué à frapper. L’aîné des Deveraux comprend alors que la seule façon de mettre fin à cette histoire tragique est de se répondre à certaines questions, parfois très personnelles. Mais beaucoup, à Jasperville, préfèrent voir durer le mensonge qu’affronter la vérité.

Ce que j’en dis …

J’avais pris un immense plaisir à lire Le Carnaval des ombres dans le cadre du prix du Festival Sans Nom en 2022 et je viens seulement de repérer la récurrence de l’ombre dans ces deux titres.

Les deux histoires sont totalement différentes et pourtant les deux romans ont bien des choses en commun : d’abord le rythme, lent et maitrisé. L’intrigue prend le temps de s’installer, de se développer et la résolution de l’énigme attendra les dernières pages sans que le suspens constitue un inconfort pour le lecteur.

On prend le temps de lire et du plaisir à chaque page, à chaque revirement de situation, sans avoir la désagréable impression d’être l’otage d’un auteur pervers qui s’amuserait à nous chahuter. Non, c’est simplement que R. J. Ellory sait raconter ses histoires.

Une saison pour les ombres n’est pas un roman policier au sens strict du terme. L’enquêteur n’est pas un officier de police mais un quidam qui a tenté de fuir sa ville natale pendant vingt-six ans et qui se trouve forcé de faire son retour pour assister son frère aux prises avec la justice.

Calvis, son cadet, a en effet maille à partir avec la police locale après avoir agressé violemment un habitant de Jasperville. Lorsque son frère le rencontre il frémit de constater que Calvis est en proie aux délires superstitieux qui avaient agité son père et son grand-père avant-lui. Des croyances locales en rapport avec une créature meurtrière errant dans la région.

Calvis a voulu mettre un terme aux agissements du wendigo. Il est désormais voué à la prison ou à la psychiatrie mais de toute façon à l’enfermement.

Jacques a quitté Jasperville pour échapper à cet enfermement mais il revient sur ses pas pour élucider l’affaire. Il y retrouvera aussi Carine a qui il avait promis un amour éternel un quart de siècle plus tôt et qu’il a laissée sans plus donner de signe de vie.

Peut-il vraiment espérer que les choses se passent sans encombre ?

Ellory nous offre une histoire singulière et terriblement attachante avec cet autre point commun avec Le Carnaval des ombres: le personnage principal va devoir apprendre à cesser de se fuir et à se regarder dans les yeux.

L’auteur revient sur cette notion récurrente : on peut fuir sa vie, sa ville, un cadre particulier mais on ne peut pas fuir loin de soi-même et la paix intérieure réclame la réconciliation avec soi.

Une saison pour les ombres, de Roger Jon Ellory est édité par Sonatine.
Le livre broché de 408 pages est vendu 25 €.
Date de parution : 5 janvier 2023.

2 commentaires

  1. J’ai beau ne pas raffoler de ce genre d’histoires, le commentaire que tu en fais, cher Christophe, donne une furieuse envie de découvrir cet auteur !

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